Le 5 septembre, Jeff a commencé son tour d’Europe en tente de toit. Galères, surprises, conseils…il revient dans cet interview sur deux mois de roadtrip.
N’hésitez pas à lire ce précédent article pour découvrir les raisons qui l’ont poussé à se lancer dans ce périple !
Quel a été ton parcours jusqu’à présent ?
Le départ a eu lieu le 5 septembre. J’ai commencé avec la Corse, ensuite la Sardaigne, Italie, Croatie, Slovénie… Arrivé en Autriche, j’ai pris conscience que le format du roadtrip n’était plus adapté, en seulement dix jours dans un pays comme celui-ci, je n’avais rien le temps de faire. Je passais plus de temps sur la route qu’autre chose et je n’avais pas vraiment le temps de me poser sur un spot parce que je regardais la montre. La question était alors de savoir si je devais continuer à faire du stop and go et à subir le roadtrip ou bien faire un direct en Estonie pour atterrir en Finlande. C’est la seconde option qui l’a emporté. Cela me permet d’avoir deux mois pleins en Norvège et un mois plein en Islande. Là, c’est vraiment intéressant pour prendre le temps et se poser.
La Corse, début du roadtrip
Peux-tu nous raconter une galère et une expérience positive ?
J’ai cassé le rétroviseur gauche de la voiture en Italie et il m’a fallu quatre jours pour en récupérer un. Une galère qui revient souvent, ce sont les réserves d’eau qui gèlent. Les bidons ont beau être isolés, quand la température descend sous -15 ça ne change rien du tout. Je n’ai pas encore trouvé de solution pour l’instant.
Niveau expérience positive, je dirais le premier réveil avec les rennes en Finlande. La veille, je n’ai pas vu où j’arrivais parce qu’il faisait nuit, la nuit tombe vite maintenant, à partir de 15 heures. Je me suis posé, j’ai mis la tente, et le lendemain matin j’entendais des bruits autour, je me demandais ce que c’était. C’étaient des rennes avec leurs petites clochettes. Je me suis senti comme un gosse. Je me suis posé sur le rebord de la tente, il faisait -10 mais j’ai profité de l’instant présent. C’était vraiment une belle découverte et une belle surprise au réveil le matin.
Parfois j’ai eu des galères pendant deux ou trois jours, mais un moment comme ça efface tout d’un coup.
Au pays du père Noël
Es-tu satisfait de ta tente Hussarde ?
La tente est géniale, je suis vraiment content. L’auvent sur la partie arrière est très pratique quand il pleut ou autres. La coque ABS est très résistante et fait très bien le job lorsqu’il y a des tempêtes ou des choses comme ça. Lorsque je tape dans des branches, ça tombe sur la coque et ça ne vient pas percer la tente. J’en suis vraiment très satisfait.
Vue depuis la Hussarde en Sardaigne
Tu t’étais lancé comme objectif de pratiquer certains sports. Qu’as-tu pu faire pour l’instant et dans quels lieux ?
Jusqu’ici, à part du VTT et du paddle, je n’ai pas fait grand-chose de plus. Comme je te disais, j’ai un peu subi le roadtrip pendant la première partie. Là maintenant, je vais pouvoir profiter de la neige, allez skier, faire du snowboard, des randonnées en raquettes…
Comment gères-tu les températures négatives ?
Je n’ai pas de chauffage dans la tente. J’ai vu que certains avaient choisi des chauffages d’appoint, moi j’ai opté pour des vêtements techniques. Cela fonctionne bien marche jusqu’à -20, j’ai déjà essayé. Il y a d’ailleurs de très bons fabricants en France.
Pour l’instant, la température la plus basse que j’ai eu à affronter était -23 degrés, mais c’était en France. Là j’ai eu -19 une nuit mais ce n’est pas descendu au-delà pour l’instant. Ça va venir gentiment dans les mois à venir.
La forme, même au cercle polaire
Comment trouves-tu tes spots pour bivouaquer et quel est l’accueil que tu as pu recevoir dans les différents pays ?
Tout change d’un pays à l’autre et dépend du lieu, de la manière dont est vu le camping sauvage. Dans certains pays, comme la Slovénie, il faut s’en tenir aux spots Park4Night sous peine de recevoir une amende.
A l’inverse, les pays nordiques sont un paradis. Il y a beaucoup d’endroits pour s’installer, lesquels sont indiqués, avec des parcs à feu, des toilettes sèches. Le bivouac est très facile dans les pays nordiques, les gouvernements facilitent l’accès à la nature.
Autrement, je n’ai pas rencontré de problèmes particuliers dans les autres destinations.
Au vert en Croatie
As-tu eu des rencontres avec la faune locale ?
J’ai rencontré des ours au nord de l’Italie, pas très loin des Dolomites. Audrey était encore du roadtrip. Ils étaient à 200 mètres de la tente, seulement deux au début. Puis dans la nuit, ils étaient quatre ou cinq et ce sont vraiment rapprochés. Du coup, mieux valait partir. C’était une erreur de notre part, nous ne nous sommes pas assez renseignés sur le parc national qui était à côté.
Côté belles rencontres, les oiseaux, les rapaces, les sangliers et le renard qui est venu dans les Dolomites. Il s’est approché, il n’avait pas peur.
Quels conseils donnerais-tu à des personnes qui voudraient se lancer dans la même aventure que toi ?
Ne rien s’interdire. Se préparer au minimum, aller à l’essentiel et au plus efficace au niveau de l’équipement. Ce qui est super avec Christophe de chez Breizh Trotter dans le Morbihan, c’est qu’il n’est pas là pour vendre des produits à tout prix. Il pointe ce dont tu auras besoin et à l’inverse le superflu. Mais même si je suis parti minimaliste, j’ai enlevé un quart du matériel dans la voiture qui ne me servait pas.
Quel bilan ferais-tu de ton roadtrip pour l’instant ? Qu’est-ce que cela t’ai apporté ?
Humainement, j’ai gagné une immense ouverture d’esprit et l’équivalent de 5 ans d’études d’anglais en deux mois. La plus grosse claque que j’ai prise humainement a été en Finlande, avec l’accueil des gens, leur bienveillance…c’est un immense coup de cœur. J’ai rarement vu des gens aussi avenants et soucieux de mon bien-être alors qu’ils ne me connaissaient même pas.
Vue de la Norvège en Hussarde
Quoi de prévu pour la suite du voyage ?
Je vais prendre mon temps. Je vais faire des petites distances tous les 3/4 jours. Je vais plus prendre le temps d’aller vers les gens. La question, c’est le retour en France, après avoir goûté à autre chose. Mais je ne m’interdis rien, si j’ai une possibilité de rester dans les pays Nordiques, je regarderai à plusieurs fois avant de dire non.
Norvège toujours
Un grand merci ! N’hésitez pas à le suivre sur les réseaux sociaux pour ne rien manquer de ses aventures. Jeff y a également organisé une collecte pour l’association Les Petits Princes qui aide à réaliser les rêves d’enfants malades.
J’espère que cet article vous a plu, n’hésitez pas à le partager si c’est le cas ! À très bientôt sur le blog de NaïtUp !